Balade et révélations

Un matin plutôt brumeux, je sortis de chez moi pour rejoindre Matt. Nous avions prévu d'aller nous balader dans les bois, une petite balade en amoureux en quelques sortes.
Matt est un humain, nous nous sommes rencontrés au lycée. Partageant plusieurs cours ensemble, nous avons fini par sympathiser, et ce qui devait arriver arriva, j'en tombai amoureuse.
Mais cela me pose beaucoup de problèmes.
D'une part, je suis une vampire, être dangereux et sans cesse assoifée de sang, même si je me contrôle, et ce depuis une centaine d'années maintenant en me contentant de mon toffus personnel, le sang animal.
D'autre part, il ne connaît pas ma véritable nature, ce que je suis, ce que je fais, comment je vie, et depuis combien de temps je vie.

Ce matin, je me rend donc à son domicile. J'avais maintenant l'habitude d'adopter une démarche humaine, de ne pas aller trop vite, et je respirai maintenant régulièrement, ce qui m'avait été difficile au tout début. Mais en présence de Matt, ma respiration doit se bloquer, car pour une raison que j'ignore encore, son sang m'attire intensément.

Je frappai doucement à la porte, trois coups, comme j'ai vu faire tant d'humains avant moi.
Au bout de quelques secondes, il ouvrit la porte et m'accueillit.

"Salut ! commençais-je. Ca va ? Alors ? Tu veux toujours aller te balader dans les bois avec moi ?"

oui toujours d'attaque pour les ballades!!!
et c'est alors que nous nous lancions dans ce périple, nous montâmes dans notre voiture et quelques minutes aprés nous etions a l'orée du bois... on marchait main dans la main, amoureux... le panorama etait magnifique: de grands chênes, de ci de là de petits ecureuils qui allaient et venaient d'arbres en arbres... en s'enfoncant un peu plus dans cette forêt, nous tombions nez à nez avec un immense champ de coquelicots... d'un rouge vif... pour ne pas dire d'un rouge sang... Je voulais penetrer dans ce champ mais Aymili semblait gener à la vue de tout ce rouge... Elle restait là, immobile, comme petrifiée... me rendant compte de cette gêne non dissimuler... nous rebroussions chemin... nous arrivions dans une zone à sapins, en effet, il y avait là de gigantesques connifères,il etait l'heure de dejeuner... Nous nous metions dés lors en quête d'un coin tranquille pour dejeuner en amoureux... aprés quelques minutes, un superbe plan d'eau nous apparut... je sortis la nappe a carreaux rouge et blanche... Aymili profita du plan d'eau... le temps pour moi d'installer le repas... Aymili revint et le soleil brillait sur elle tel un projecteur, elle était sublime... comme toujours... au bout d'une heure Aymili voulu s'eclipser quelques instants dans les bois... Elle revint une petite vingtaine de minutes aprés... nous nous allongions dans l'herbe, profitant de ce moment à deux... et puis le soleil commencait a se coucher, nous décidions alors de rentrer, nous replions alors le materiel, au bout d'une dizaine de minutes je vis un petit passage entre une forêt d'arbres... nous marchions en direction de ce passage mais Aymili me retint par la manche... de toute évidence, elle ne souhaitait pas rentrer par ce chemin, mais comme j'insistait, elle avait fini par craquer... nous marchions d'un pas presser et je vis une silhouette sombre etendue sur le sol... je decidait d'aller voir, Aymili me lachat soudainement la main... je continuais en direction de cette forme, arriver a sa hauteur je découvris avec stupeur que c'etait un animal: une biche, j'examinais alors la depouille avec précision et je constatait alors une marque bien étrange au niveau de la carotide de l'animal.

Notre balade s'était en somme bien passée. Nous nous étions assis sur une nappe à carreaux blancs et rouges, le genre de nappes que l'on ne voit que dans les films, lorsqu'ils font des piques-niques romantiques.
Mais j'avais dûs m'absenter quelques minutes, car ma soif était tel, que je n'aurais supporté de rester plus longtemps à ses côtés sans risquer de le tuer.
J'avais pourtant pris mes précautions en chassant la veille, mais apparemment cela ne suffisait pas. Comment allais-je faire si nous devions devenir plus proches encore ?
Mais il y a pire que cela. En rentrant, il voulut empreinter un chemin, pourtant caché, que j'avais empreinté moi-même lorsque j'étais parti un peu plus tôt avant. En marchant un peu, il a donc découvert la carcasse gisante de l'animal que j'avais tué pour assouvir ma soif.
Evidemment, sa curiosité l'emportant toujours, il avait également examiné l'animal, découvrant ainsi la morsure que je lui avais infligé.
Autant dire que mon compte était bon, il allait découvrir ma vraie nature, avertir toute la ville et je devrais m'enfuire...

"Matt, qu'y a-t-il ? demandais-je, feignant la surprise pour me couvrir."

*Ca y est, il sait, il va m'en vouloir, il va être horrifié surtout et va s'en aller, en prenant ses jambes à son coup. Qu'elle expression stupide !*

"Tu sais, il y a des tas d'animaux qui meurent chaque jour dans les bois, continuais-je."

J'espérais de tout mon coeur qu'il me croirait et que nous repartirions comme si il n'avait rien vu, comme si j'étais normale.

Oui je sais mais as tu déja vu des animaux morts avec une telle plaie au niveau du cou?
* peut-être n'était-ce qu'une chauve-souris, un renard ou que sais-je d'autre encore.* Bref je menais ma petite enquête sur la mort de cette biche, mais ne trouvant rien à me mettre sous la dent, je dissimulais sa dépouille sous un amas de feuilles et de brindilles. Et puis une fois dans nos foyers respectifs, une question me taraudais l'esprit
-" quel animal pouvait sauter assez haut et avoir les crocs aussi tranchants pour tailler net la carotide d'une biche?"
aprés mures réflexions, je pris conscience qu'il n'y avait pas de chauves-souris dans cette forêt. Alors qui? un animal? un humain? ne voulant réfuter aucune hypotése, j'appelais Aymili.
-" Coucou ma cherie, ca va? dis moi ca te dit un petite ballade en amoureux prés d'une vieille roue à eau, en plus, l'endroit est désert..."
-" Mais bien sur!! merci cheri!"
j'avais alors dans l'idée de prouver que ma petite amie n'avais pas tuer cette biche, bien sûr je la savais innocente, mais nous étions que deux ce jour là... Alors le lendemain, je passais la prendre devant chez elle puis nous nous metions en route vers ce petit coin de paradis. Nous marchions dans les hautes herbes, bercés par le chant des merles et innondés de soleil et de bonheur. Nous nous sommes arrétés un instant et Aymili fixait la roue, moi je la fixait elle. Et puis, elle tourna la tête, je fut alors trés surpris car quand le soleil frappait ses yeux, ils devenaient rouges sang. [...]

[M.C]

Matt m'avait appelé tôt ce matin là, me demandant si je voulais l'accompagner, pour une autre balade amoureuse.
Evidemment, j'avais accepté, mais une ombre apparaissait dans ce tableau magnifique composé de deux âmes fidèles et amoureuses.
Il voulait m'emmener à la vieille roue qui avait autrefois tournée grâce au courant d'une petite rivière. C'était un endroit charmant, je le connaissais bien, car je m'y retirais lorsque j'étais encore une humaine jeune et insouciante.
Il y a un grand champ d'herbes et de petites fleures sauvages, un vieux bâtiment et cette fameuse roue.
En somme, cet endroit est des plus déserts, aucun arbre à moins d'un kilomètre, je ne pouvais aller chasser dans un bois...
*Comment vais-je faire ? Il faut que je chasse maintenant, et plus que nécessaire...* me dis-je, paniquée.

Une petite demi heure plus tard, je rejoignais Matt, qui m'attendait à l'endroit prévu, allongé à l'ombre de la roue.
Le ciel était un peu couvert, une petite brise légère soufflait. Du côté du soleil, je n'avais donc rien à craindre.
Je m'assis à côté de mon amoureux, puis l'ayant contemplé assez pour qu'il puisse se sentir gêné, je me retournai pour fixer la roue. Puis quelque chose me vint à l'esprit.
Je venais de chasser, alors mes yeux devaient êtres encore rouges du sang qui coulait encore dans mon corps de marbre.
J'eu raison de m'inquiéter ainsi, car lorsque je regardai de nouveau Matt, il paru choqué, effrayé.
"Qu'y a-t-il ? Ca ne va pas ?" demandais-je, feignant la surprise.

mon coeur battait la chammade, ses yeux étaient rouges sang, alors je la questionnait -" cherie, tu as bien les yeux marrons?" elle fut amusée par cette demande et confirma cette description. Et puis, sans vasciller, je lui dit d'une voie claire et distincte -" alors, comment se fait-il qu'ils soient rouges sang?" j'était effrayé, ma fiancée avait les yeux rouges rubis. Elle me répondit que c'était a cause des refflets du soleil. Je ne fut qu'a moitier convaincu par cette réponse, mais je décidais de ne pas poussé plus loin cette petite conversation. Nous marchions alors main dans la main, nous passions un agréable aprés-midi. Il était bientot l'heure de déjeuner, nous nous rendîmes donc dans un petit restaurant sympa prés de la vieille roue. Nous mangions bien, au moment du dessert, je décidais de ma lancer, je me mit a genoux devant ma copine et lui offrit une bague de fiancaille. Elle parut emue de par cette attention. Nous sortions du restaurant pour aller nous promener dans la forêt, ce fut une ballade trés agréable, un coucher de soleil derriere la cime des arbres, les petits oiseaux qui chantaient, cadre idéal pour une ballade en amoureux, OUI tout semblait parfait, jusqu'au moment du retour que je vais developper: Il se fesait tard, nous étions tout les deux trés heureux de cette journée. nous n'etions plus trés loin de la sortie du bois mais je décidais cependant de m'arreter devant un arbuste pour embrasser une derniere fois mon amoureuse. tout à coup un petit bruit de feuilles séches ce fit entendre, Aymili me poussa en arriere, et en un clin d'oeil elle etait deja derriere l'arbuste. J'entendis un grognement sourd, puis plus rien... J'appelais -" mon coeur, qu'est-ce que tu fais?" pas de reponse, je m'inquietais, j'allais donc verifier par moi même, l'état de santé d'Aymili, elle était là, immobile, assise en tailleur derriere l'arbuste.